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Cette école d'Arts Martiaux Traditionnels a été fondée à Bordeaux en 1975 par Frédéric DUPERTOUT. Par la forme et par l'esprit, elle ne le cède en rien aux écoles traditionnelles d'arts martiaux que l'on rencontre au Japon. Le karaté, le ju jitsu que l'on y enseigne sont issus des plus vieilles techniques que le Maître SANO Teruo reçut de ses anciens maîtres, et qui furent rassemblées sous le nom de "YOSEIKAN SANO RYU " - et plus récemment - "SANO RYU KARATE JUTSU"

lundi 27 mai 2013

DE L'INTERET DE JUGER

Il n'est pas toujours facile de juger une personne, un acte, un courant de pensée ou quoi que ce soit dont nous percevons l'existence. Et puis, qui suis-je pour m'arroger le droit de juger ? Suis-je donc moi-même au-dessus de toute critique ? Ai-je les compétences voulues ? Ainsi, sous prétexte de... allez savoir quoi, on s'abstient, on n'émet pas d'opinion, et surtout pas de critique. On conclut avec un haussement d'épaules et de sourcils, les yeux baissés avec modestie, que chacun fait comme il l'entend et que cela ne nous regarde pas...

Beaucoup de gens ont ainsi perdu une grande partie de leur esprit critique, de leur esprit d'indépendance et le remplacent par un conformisme aussi stérile que désespérant. Pourtant ce sens critique, cette capacité de jugement raisonné est nécessaire à la survie et au bien-être.

Les pratiquants d'arts martiaux dans leur domaine spécifique sont tout particulièrement concernés. En effet :
Si je m'interdis d'avoir une opinion sur autrui, je n'aurai pas de points de référence pour décider qui je dois imiter ou pas, dans la pratique comme dans le mental. Or je peux tout à fait avoir un regard pertinent sur un plus gradé ou un plus fort que moi. A ce propos, voici un joli proverbe landais (*) : "Je suis bien incapable de pondre un oeuf, mais je sais reconnaître un oeuf pourri".

En fait, nous sommes conçus pour porter un jugement immédiat sur tout ce que nous percevons : une odeur de fumée : incendie ou barbecue ? Une détonation : attentat ou feu d'artifice ? Une offre alléchante : arnaque ou affaire du siècle ? On imagine sans mal que parfois il vaudra mieux réagir vite.

Et le karaté dans tout ça ?
Eh bien, justement, voilà un domaine où le jugement prend toute son importance. Tout d'abord, lorsqu'on s'apprête à débuter, il vaut mieux savoir si le style enseigné correspond à ce que l'on recherche. Sans oublier de se poser précisément la question de savoir à quoi on espère l'utiliser (défense, santé, délassement sportif ou autre).

Et puis il y a le professeur... Une fois lancé, vous devrez lui faire entièrement confiance et il sera donc utile d'avoir pu le juger (ou le jauger) dès les premiers instants.
Et pour finir, il faudra savoir juger sur les apparences (sinon sur quoi d'autre ?) ceux qui peuvent se révéler dangereux.
Ce dernier point faisant appel à notre intuition, on se rappellera que si l'on s'interdit le jugement spontané, on affaiblira du même coup nos capacités d'intuition. Or aucun animal (**) ne peut survivre dans ces conditions.

(*)   Très exactement de Camontès
(**) Un animal est un être animé. Ceci concerne bien sûr l'être humain.

dimanche 19 mai 2013

38 ANS, NOTRE ANNIVERSAIRE !

Le 13 mai (lundi), le Bushido a eu 38 ans, et conformément à nos habitudes, nous avons célébré l'événement le samedi suivant 18 mai (on appelle ça une solennité différée).
Outre le fait que cet anniversaire confirme notre statut de plus ancienne école de karaté de Bordeaux, ce jour-là était marqué par plusieurs événements exceptionnels :

La remise de leur diplôme à Philippe LESCA (à gauche) et Patrick NICAR. A gauche de la photo : Thierry LETOURNEAU et Joachim LARRIBA. A droite, Mireille AUDA et Frédéric DUPERTOUT
  • LA REMISE DE DEUX DIPLOMES JAPONAIS de ceinture noire 3e dan, signés par Maître SANO, à Messieurs Patrick NICAR et Philippe LESCA, en présence de deux titulaires de ce même diplôme, Messieurs Thierry LETOURNEAU et Joachim LARRIBA.
  •  LA PRESENCE AU REPAS DE PLUSIEURS ANCIENS, qui pour diverses raisons ne peuvent plus assister aux cours mais qui nous ont honoré de leur présence. Un honneur et un grand plaisir !
Le repas au "Dynastie", toujours aussi agréable a aussi été l'occasion de  constater que tout le monde a tenu à participer à l'enrichissement du matériel d'entraînement. Cette tradition annuelle est maintenant bien établie, ce qui resserre encore un peu plus les liens qui nous rapprochent.




Une fois de plus les gens du Bushido se sont distingués par leur prestance et leur retenue, ce dont nous sommes toujours aussi fiers.

A suivre...

dimanche 12 mai 2013

LA MAIN QUI TUE / LA MAIN QUI GUERIT (2/2)

II - LA MAIN QUI GUERIT

Les maîtres d'arts martiaux d'Asie semblent tout naturellement dotés de fortes affinités avec l'art de guérir. Ce qui peut sembler paradoxal, à première vue, s'explique pourtant par toute cette recherche du geste efficace, de la compréhension approfondie des forces et des faiblesses du corps, mais aussi de cette habitude de communication intuitive portée par ce subtil courant que les japonais appellent KI.

Il y a différentes manières de soigner. Par exemple, le SEIFUKU est l'art délicat de remettre en place les os fracturés et les luxations. L'acupuncture utilise la connaissance des points précis des différents méridiens. Ces points sont les mêmes que les points vitaux.

L'imposition des mains et le toucher ont une place à part car il s'agit là d'un geste avant tout instinctif et intuitif qui sera rendu de plus en plus efficace par la pratique du soin et celle du... combat. En effet, il y a des sensations curieusement similaires dans les deux pratiques, que l'on combatte un ou des adversaires ou que l'on soulage quelqu'un qui souffre.

L'Occident semble avoir  fait nettement la distinction entre les deux. En effet, si nous avons des magnétiseurs et des guérisseurs, souvent remarquables, et au taux d'échec très réduit, il est assez rare qu'ils pratiquent aussi les arts martiaux.

De toutes manières, les deux démarches - gagner un combat ou guérir - consistent à réinstaurer l'harmonie (WA en japonais), et on comprendra facilement que cette énergie puisse se renforcer par la pratique.

N'oublions tout de même pas que la raison d'être des arts martiaux est dans la victoire. Principalement par le combat...

A la semaine prochaine.

dimanche 5 mai 2013

LA MAIN QUI TUE / LA MAIN QUI GUERIT (1/2)

Aussi loin que l'on remonte dans les époques lointaines, les arts martiaux aussi bien chinois que japonais ont été représentés et enseignés par des personnages qui étaient aussi bien des maîtres tueurs que des thérapeutes.
Il peut bien sûr sembler curieux qu'un tueur éprouve l'envie de soigner et en développe les capacités, ou qu'un médecin soit aussi un virtuose du meurtre, et pourtant les deux extrêmes ne sont pas si éloignés que l'on pourrait le croire.

I - LA MAIN QUI TUE
Il n'est pas si facile de tuer quelqu'un. Cela pose des problèmes techniques et moraux. Des méthodes de plus en plus savantes et efficaces ont donc vu le jour au sein de nombreuses écoles, parfois très différentes.
Le perfectionnement, le geste précis devait augmenter le pouvoir de destruction, bien sûr, mais aussi permettre de nuancer l'effet du coup, dans un souci d'élégance autant que de maîtrise des événements. Pour cela il devint nécessaire de comprendre le fonctionnement du corps, de l'esprit, et de ce qui les réunit en un tout indissociable.
Il est facile de comprendre qu'un os brisé ne remplisse plus son rôle, mais plus difficile d'admettre qu'un petit choc puisse provoquer une syncope,
On peut bien sûr blesser par accident, sans le vouloir et par un malheureux hasard, mais on ne peut évidemment pas compter sur le hasard face à des adversaires résolus. La maîtrise, que ce soit pour un musicien, un artisan, un peintre ou un karateka peut se définir comme la capacité pour la main, mais aussi pour tout le corps, de rejoindre le bon endroit, avec la bonne force sans que le mental n'intervienne. Le corps parle à la matière extérieure, un peu comme si la main, le corps, les adversaires et le paysage ne faisaient qu'un.
Il est extrêmement rare que ces capacités soient innées. Et même dans ce cas, il faudra les travailler. Ce travail ne peut pas se faire autrement que par transmission directe avec votre maître.

Voilà pour la MAITRISE.
Lorsqu'on arrive à contrôler l'esprit et qu'il agit en symbiose avec le corps, on pourra parler de GRANDE MAITRISE.
A la semaine prochaine
La semaine prochaine : LA MAIN QUI GUERIT